Parlons rugby avec Charles Ollivon

03/09/2023

Ecoutez l’interview de Charles Ollivon, joueur emblématique du XV de France, qui nous livre ses souvenirs et son pronostic pour la Coupe du Monde de Rugby 2023.

Pour parler rugby, nous accueillons Charles Ollivon. Joueur emblématique du XV de France, il nous livre ses meilleurs souvenirs, son état d’esprit sur et hors du terrain et son pronostic pour la Coupe du Monde de Rugby 2023.

SG : Bonjour à toutes et à tous ! Pour parler rugby, j’accueille une star du ballon ovale : Charles Ollivon. Bonjour Charles.

Charles O. : Bonjour Michaël.

SG : Charles, on va commencer simple et basique, si tu veux bien : c'est combien de points une pénalité ?

Charles O. : Très simple : 3 points ! Mais vous, Société Générale, vous êtes au courant, non ? Ça fait des années que vous êtes partenaire !

SG : Oui, c'est vrai ! Mais tu sais, il y a de nouveaux arrivants chez SG. Pour les non-initiés, peux-tu nous expliquer en 30 secondes ce qu'est le rugby ?

Charles O. : C'est avant tout un sport collectif. Sans le copain d'à côté, on ne peut rien faire. C'est un sport qui véhicule de très belles valeurs comme l'esprit d'équipe, se battre pour les copains... Le but, c'est d'aller derrière la ligne, de marquer les essais. C'est un sport où il y a du combat, de la lutte physique. C'est pour ça qu’il fait vibrer aussi : parce qu'on s'engage sans compter.

SG : 25 secondes, bravo ! Parmi tes souvenirs sur le terrain, si tu devais en garder un seul, ce serait lequel ?

Charles O. : Ma participation à la Coupe du Monde 2019, parce qu’elle était inespérée. Enfin inespérée… J'y croyais, mais j’ai eu pas mal de blessures et de rechutes. Et je me suis battu pour rejouer. En quelques semaines, j'ai enchaîné les derniers matchs de la saison. Un contre-la-montre pour pouvoir aller au Japon ! Du coup, c’était des semaines et des mois incroyables ! Donc je dirais le chemin pour arriver à cette Coupe du Monde 2019 : c’était beau aussi parce que c’était difficile…

SG : À cause de cette blessure à l'épaule gauche, on s'en souvient : c'était en 2018. Pile un an avant ce fameux Mondial au Japon. Aujourd'hui ça va mieux ?

Charles O. : Ça va génial, ça va super, tout roule !

SG : Nous voilà rassurés ! Qu'est-ce qui caractérise un grand joueur de rugby pour toi ?

Charles O. : Les gens qui supportent la pression, des gens décisifs sur les matchs à très fort enjeu. Ceux qui gagnent des titres, bien évidemment. C'est ça qui différencie un bon joueur de club par exemple et un très grand joueur décisif dans les gros matchs internationaux ou de phase finale.

SG : En tant que joueur de premier plan, et encore plus avec ton parcours et ta persévérance, as-tu à l'esprit que tu peux être un exemple pour beaucoup de jeunes ?

Charles O. : Oui ! Quand on enfile le maillot de l'équipe de France, c'est le drapeau français qui est sur nous, on chante la Marseillaise, on représente notre pays et énormément de monde. On les voit ces jeunes au stade. Et lorsqu'on a la chance de croiser les supporters à un entraînement, à Marcoussis, par exemple. Ils sont aussi importants, vraiment ! Ce n’est pas rien de le dire. J’ai encore le souvenir du dessin d’une petite qui m'a fait très plaisir : elle m'avait dessiné, avec un petit mot et elle pas loin. Ça vous donne de la force ! Quand tu es un peu fatigué, à la fin de l'entraînement, tu vois ces enfants-là… Ces minis poussins ou ces micros poussins qui viennent te voir. Franchement, c’est rafraîchissant, c'est génial !

SG : Quand tu gagnes un match, tu es plutôt « team fiesta » ou « team on se repose et on reste concentré » ?

Charles O. : Un peu les deux. J'aime bien en profiter à 200 % parce qu’il ne faut jamais galvauder une victoire. Et quand elle est très belle, il faut savoir en profiter et tout couper ! Mais s'il y a une victoire un peu étriquée ou qu'on ne mérite pas vraiment parce qu'on n'a pas fait une super prestation, même si on a gagné… En fait, j'aime bien le mérite… Toutes les victoires ne méritent pas une grosse fiesta, mais il y en a pas mal qui en méritent aussi !

SG : Et les soirs de défaite, tu arrives à être philosophe ?

Charles O. : Je t’avoue, c'est difficile pour moi. « L’important, c'est de participer », je ne l’ai jamais compris… Si je me donne à 200 %, ce n’est pas pour participer ou pour perdre, c'est pour gagner ! J'aime bien tout ce qui est défi, challenge, se mesurer à l'adversaire et… Non, les soirs de défaite, ce n’est pas très agréable…

SG : Notre credo pour le Mondial, cette année chez Société Générale, c'est : « Ensemble, tout se joue ! » Tu valides ?

Charles O. : Évidemment. Ensemble tout se joue ! C'est notre quotidien… Parce que tous les efforts faits par 14 mecs sur une action, ça peut permettre au 15e mec de marquer l'essai. Et c’est souvent comme ça. Chez SG, c'est la même chose : sans le groupe, sans chaque individu et surtout sans les qualités de chaque individu, il ne se passe rien ! Donc il faut mettre en avant tout le monde. Mettre en avant le collectif, c'est ça qui fait que tout se joue, et surtout qu'on gagne !

SG : Et ce qu’il va falloir gagner, Charles, c'est la Coupe du Monde cet automne évidemment ! Ce Mondial 2023, tu y penses tous les jours ?

Charles O. : Oui, j’y pense tous les jours ! De toute façon, c'est difficile de passer dans la rue sans que au moins une personne ou deux nous en parle. On a envie d'en découdre. Il est temps d'y aller maintenant !

SG : Avant de terminer, il va nous falloir ton pronostic pour ce Mondial !

Charles O. : Je pense que la France, l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande et l'Irlande sont susceptibles d'être vraiment champions du monde. C'est la compétition qui va le décider. Il faut aller chercher la coupe, parce que tout le monde la veut !

SG : Quatre susceptibles d'être en finale. Et ça donnerait quelle finale alors ?

Charles O. : Je dirais France - Afrique du Sud. Ce serait sympathique quand même ! On aimerait leur prendre le trophée tout simplement. L’Afrique du Sud, c’est un rouleau compresseur, une équipe impressionnante physiquement, qui déroule, qui a les qualités incroyables de puissance devant, de vitesse derrière. Ils ont des phénomènes, c’est une équipe incroyable !

SG : Gagner la Coupe du monde de rugby 2023, ce serait, ou plutôt ce sera, un beau cadeau pour l'année de tes 30 ans ?

Charles O. : Ce sera le plus beau cadeau ! C'est mon rêve et maintenant, à moi de tout donner, de continuer à bosser pour aller la chercher !

SG : Merci beaucoup Charles Ollivon ! Nous ici, nous sommes avec vous et nous croiserons les doigts pour l'équipe de France en septembre !

Charles O. : Merci beaucoup, c'est gentil !

À bientôt !

À bientôt !